Je vous écris d’ici, ville âgée de
Lyon, vide tirelire cochon d’enfant de 5 ans ayant encore toutes ses dents. Je vous écris depuis
un petit coin d’Ardèche, de l’ouest lyonnais, sous le ciel bleu, le cœur
réchauffé par un soleil de printemps, de Saint-Paul-Trois-Chateaux,
sous ce ciel bleu pourtant inaccessible, de Mizérieux, du centre de Saint-Chamond
au-dessus d’un plancher qui gronde, Je vous écris du bas des montagnes
saupoudrées de neige, Je vous écris de l’est de l'Aveyron, de
Belleville-en-Beaujolais. Je vous écris
de Marcy l’Etoile, plein centre de Riorges, les deux pieds posés sur un sol calme. Je
vous écris, non loin des bords de Loire, d’une petite ville bercée par le silence de la diagonale
du vide. Je vous écris d'aujourd’hui, sud
de la France , sud-est de l’Auvergne, du Sud-Ouest de la Drôme , de Firminy. Je vous écris d’ici, sud-est de Shanghai, doux soleil
dehors, entré dans ma chambre par la fenêtre. Je vous écris du bord du
Rhône et des déchets qui trônent, d'ici au nord de Saint-Étienne, de Sorbiers, de Larnage, du sud-est de Lyon, d'où l'on
survole le couloir de la chimie, ciel assez dégagé. Je vous écris nord de la Loire , goudron et grandes
maisons dans un silence plaisant à l’écoute du vent. Je vous écris des
pissenlits, des roses nourries par le soleil. Je vous écris parce que
l’ensoleillé devant ma fenêtre, et c’est assez beau, Je vous écris le
soleil physiquement enfermée mais mon cœur restant libre. Je vous écris de la langue monde, bruit de nature. Je vous
écris ces mots, taille de la haie, coq qui chante, oies sauvages qui passent,
unités internet consommées. Je
vous écris de Nice, Je vous écris des Alpes Maritimes. Je vous écris de la Côte d’Azur, vue sur mer,Je vous écris, bonjour
!
je vous écris confiné dans mon corps et dans
ma chambre, Je vous écris d'ici, de mon isolement, du cube que limite ma vie. Je vous écris du salon, odeur de
travail à la maison et infusion verveine Je vous écris du canapé, couleur bleu
canard baigné de soleil et taches anciennes de larmes d’enfants capricieux. Je vous écris le manque de mes amis, de mes amours à qui
je ne peux tenir la main. Je vous écris la vengeance d’une mère nature ; je
vous écris au milieu de mes affaires inertes de mes livres poussiéreux et de
mes dessins tristes. Admirant les premières abeilles qui butinent les roses de
mon jardin et me provoquent une sorte de piqûre au cœur, Je vous écris de ma
cuisine, regardant ma soeur, cuisiner de succulentes pâtisseries à longueur de
journée. Je vous écris de ce lieu chargé d’histoire, ma chambre d’enfant, qui
me conte tous mes rêves et cauchemars, d’un esprit joueur, car celui-ci doit
remplacer la peur. Je vous écris de mes rêves, que j’arpente et que
j’apprivoise bien loin de tout ces malheurs. Je vous écris de la chambre,
passerelle virtuelle entre vous et moi. Je vous écris de sous la tonnelle, où
l’on perçoit le chant du Soleil couplé à celui des hirondelles. Je vous écris entouré par un silence d’inactivité, par la
mort du son et le manque de bruit. La beauté qu’on ne sait pas voir lorsque nous sommes papillons. Je vous écris sur une page mouillée par la pluie qui
tombe sur les plaines vertes, où chaque goutte est illuminée par un soleil que
coupent les nuages, et nous rend espoir pour demain. Je vous écris les
cheveux au vents Je vous écris de la cime de ce sapin, fasciné par le vol de
chauve souris. Je vous écris rêveur, réalisant que nos vies sous couvert d'imperfection
sont en réalité idéales. Je vous écris inquiet, par chaque cliquetis que fait
l’horloge du salon; Je vous écris seule, dans une maison bien trop calme,
laissant résonner mes pensées dans toutes les pièces. Je vous écris fatiguée,
Je vous écris, jouant et caressant mes chiens qui ne comprennent pas la
situation mais y prennent beaucoup de plaisir. Je vous écris depuis chez moi
mais je n’ai pas payé le loyer du mois, et je viens de me prendre une amende. Je
vous écris rendant hommage au personnel soignant, qui se bat pour nous, par des
applaudissements tous les soirs même si ; je vous écris d’un village loin de
l’agitation qu’ils vivent. . Je vous écris avec des idées, dont certaines n’ont
jamais vu la lumière, et d’autres ont été érodées par le flot des paroles. Je
vous écris d’une routine insipide, Je vous écris depuis un canapé écrasé par le
fardeau des années à devoir supporter nos repos. Je vous écris confinée avec
des malades, préoccupée, avec tout à organiser. Je vous écris entre deux cours
improvisés, entre deux appels aux personnes éloignées. Je vous écris entourée,
de divers sentiments, de divers horaires, Je vous écris du climat, qui lui se
nourrit de notre tristesse. Je vous écris, attendant les mots du président Je
vous écris, craintif de la bêtise et de la violence des êtres humains. Je vous écris, de ce jour, où l’indépendance commençait à
prendre une importance dans ma vie. Je vous écris depuis mon bureau, devant ces
nombreux cours que nous recevons tout au long de la journée. Je vous écris,
face à deux choix vitaux ; les devoirs ou les réseaux. Je vous écris
depuis ma console qui malgré elle, est la seule qui me console. Je vous écris dans le noir, la radio en bruit de fond
annonçant des morts chaque soir. Je vous écris en ces moments de
collective douleur.
Je vous écris pendant des mois, la tête penchée sur cette
table en bois. Je vous écris de la vie que je mène, dormir, manger, lire des
mails importants, et ne pas y répondre quand même. Je vous écris de
devant la télé, déplorant seul la stupidité de certains qui s’affolent, qui se
battent pour des rouleaux de papier toilette au supermarché. Je vous écris de
la rue déserte, où la méfiance règne et où le peu de gens qui se croisent
gardent distance. Je vous écris des grandes surfaces comme vidées de
l’intérieur Je vous écris depuis ma chaise ou je déguste cet excellent gratin
de pâtes le jeudi soir ou cette soupe réalisée avec amour par ma mère Je vous
écris du chant des oiseaux qui nous narguent de leur liberté. Je vous écris des
peupliers, qui se balancent là-bas Je vous écris des
immeubles, hauts ou bas
Je vous écris de raconter mes plantes très
belles sous la soleil, dont il y a deux plantes des tomatoes et une plantes des
fleures mélangées. Je vous écris de présenter moi-même. Je viens de la Chine et j’habitais dans une
tranquille, belle ville très à côté de Shanghai. Je suis l’enfant seul et j’ai
déjà appris le français pour environ deux ans. Je vous écris, de ce corbeau,
patient, aussi libre que nous sommes restreints. Je vous écris de mes dix
doigts endoloris, de mes neurones, presque bouillis. Je vous écris de vous dire
que le français est une langue belle élégante. Je vous écris désormais en fin
d'existence, juste avant la renaissance. Je vous écris depuis bien des années,
désespéré que je suis, malmené dorénavant par mes études Je vous écris de mon
sommeil, qui est devenu chronophage. Je vous écris d’un endroit où l’on mange, où l’on vote. Je
vous écris d’un lieu rempli de gens plein de bon cœur et d’humanité, même si
notre société nous pousse à les oublier. Je vous
écris de la cuisine ouvrant le réfrigérateur une feuille de course à la main
afin de vérifier les aliments qui me reste. Je vous écris d’un monde qui
se décompose à cause de la pire des maladies. Je vous écris d’une planète
ravagée par l’humanité. !!!! Je vous écris d’une réalité. Je vous écris de mes
parents, ils sont en train de boire du thé quand j’écris ceci. Je vous écris
des chansons, mon propre monde dans les écouteurs. Je vous écris de ma chambre,
thé au lait à côté des crayons, les ombres des arbres à la fenêtre. Je vous
écris le vent doux, d’aujourd’hui. Je vous écris les petits moineaux, installés
sur le bouleau devant ma maison. Je vous écris mon inquiétude. Je vous écris sur mon trampoline où, tel un
troubadour, j’exécute des acrobaties sous une pluie torrentielle Je vous écris
depuis mes rêves, dans un bar avec mon ami Clément, étonné de voir Jean
Lassalle jouant du xylophone, une binouze à la main.
Je vous écris ce matin en même temps qu’en
remplissant mon autorisation de sortie pour faire mon footing quotidien,
étendue sur un lit de jardin blanc qui respire Mars.
Je vous écris de la cuisine ouvrant le
réfrigérateur une feuille de course à la main afin de vérifier les aliments qui
me reste. Je vous écris dans la
brume, qui me ramène à ma mélancolie, à l’espérance de vous revoir, d’entendre
l’écho de votre rire ou seulement d’apercevoir votre ombre. Je vous
écris des mots, des émotions et des sentiments bienveillants. Je vous écris, sans trop penser à ce que je veux vous dire. Je vous écris de tout mon esprit. Je vous écris et espère ne plus avoir
à écrire de la sorte longtemps. Je
vous écris car mon cœur- cris. Je vous
écris, je vous donne ma force entre les bruits
d’aspirateur. Je vous écris uniquement pour écrire a quelqu'un, pour sentir un
lien entre mon être et le votre. Je vous
écris pour me vider la tête. Je vous écris de mon état actuel, dans
lequel vous êtes aussi en lisant ceci ces pensées réelles
.Je vous écris heureux de
la baisse de pollution et du retour de la nature. Je vous écris soucieux mais
enthousiaste de ce confinement. Je vous écris d’ici, confiné dans ma demeure, pensant
à mon avenir et à vous, en comptant sur vous pour me guider. Je vous écris en
étant conscient de ce que vous ressentez. Je vous écris, restez chez
vous Je vous écris. Je vous écris et c’est la seule chose qui me semble réel……Je vous écris du fond de mon cœur, souhaitant courage et
espoir à notre monde.